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Rapa Nui ou Île de Pâques– Chili
Qui ne connaît pas l’île de Pâques ? Qui n’a jamais entendu parler de ces énormes statues qui se dressent tout le long de ses côtes ? Il est vrai que cet îlot est l’un des plus médiatisés au monde. Pourtant, les ravages du tourisme ne s’y font pas encore trop sentir. Les « moai » sont toujours campés sur leur « ahu », et n’ont pas encore besoin d’être mis sous globe à l’abri d’escaladeurs ou de photographes en tout genre.
La théorie la plus acceptée quant à l’origine des habitants est celle d’une colonisation polynésienne vers l’an 800. Le roi Hotu Matua, arrivant des Marquises d’où il a été chassé, débarque avec une poignée d’hommes sur la plage d’Anakena, sur la côte nord de l’île. Une civilisation unique va se développer sur ce lopin de terre infertile et battu par les vents. Ses principales œuvres sont sans conteste les « moai », ces énormes statues de pierre qui se dressent partout sur l’île, et dont la fabrication, le transport et l’érection restent encore obscurs en bien des points. Ce sont ces colosses qui marqueront le plus les hommes de l’expédition de Jacob Roggeveen, qui la découvre le 5 avril 1722, jour de Pâques. A partir de cette date, les incursions sur l’île de Pâques vont se succéder. Ce seront d’abord des explorateurs humanistes, tel le comte de La Pérouse, qui visiteront l’île à des intervalles relativement espacés (quelquefois plus de 50 ans) en quête du contact avec ces civilisations « primitives ». Mais viendront ensuite des expéditions moins amicales, qui vont décimer peu à peu la population (emmenée de force pour travailler dans des exploitations du Pérou, embarquée pour des campagnes de pêche, ou simplement tuée « pour le plaisir » !) et détériorer le patrimoine (de nombreux « moai » ont été mis à bas, coupés en morceaux et emportés pour aller agrémenter les musées européens).
A l’arrivée des missionnaires en 1864, la population est estimée à 600 habitants. Après une période de tranquillité relative, l’installation d’une grande exploitation fermière va à nouveau menacer l’île et sa population. Finalement, en 1966, l´intégralité du territoire est rendu à ses habitants, qui vivaient auparavant cloîtrés dans la zone du village de Hanga Roa. Depuis, l’île sort des ténèbres. La population a atteint un niveau élevé et l’économie s’axe principalement sur le tourisme, cette nouvelle richesse mondiale. Les Pascuans restent néanmoins très fiers de leurs origines polynésiennes, parlant leur propre langue et affirmant leur culture au cours de la « Tapati Rapa Nui », la grande fête annuelle qui se déroule de fin janvier à mi-février.
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