Nouméa, novembre 2005

Le dimanche 2 octobre 2005, nous avons franchi la passe de Upé pour pénétrer dans le lagon calédonien. Notre premier tazar pêché à la traîne nous a chaleureusement accueillis alors que nous suivions la côte de l’île des Pins en direction de notre premier mouillage calédonien.
A l’époque, nous hésitions encore entre repartir le plus vite possible pour rester dans la bonne saison ou au contraire nous poser pour une longue période. Nous n’avons donc pas trop traîné pour remonter jusqu’à Nouméa, pressés que nous étions de découvrir l’ambiance calédonienne pour nous aider à la décision. Nous avons juste pris le temps le lendemain de plonger sur une petite patate de corail pour observer le paysage sous-marin et nous récurer par la même occasion après plus d’une semaine de navigation. Nous avons passé la nuit suivante au nord de l’île Ouen avant d’arriver le lendemain 4 octobre à Nouméa. Une fois amarrés au ponton visiteurs de la marine de Port Moselle, nous sommes passés par l’inévitable paperasse d’arrivée mais avons tout de même eu le temps d’aller voir quelques bateaux. Dipsi, rencontré au Cap Vert quatre ans auparavant avait retrouvé son anneau depuis déjà quelques années. Par contre, nous n’avions jamais vu Cipango ni son équipage, mais c’est parce qu’ils étaient des copains de copains que nous sommes allés leur rendre visite.
Nous avons pu tâter le terrain les jours suivants en explorant les rues de Nouméa et en rencontrant ou re-rencontrant plusieurs gens de bateau. Dès le premier jour, l’équipage de Nagual, que nous avions repéré à notre arrivée, est venu nous accueillir. Nagual est un « sister-ship » de Constance, c’est-à-dire qu’il a le même plan Oxygène, et nous avons très vite sympathisé avec leurs deux enfants de l’âge de Solène. De même ce sont pour une bonne part les enfants de Nuance qui nous ont rapprochés de cet autre voilier, formant une joyeuse bande du ponton visiteurs. Nous avons aussi retrouvé Te Manu Moana rencontré à Tahiti.
C’est en compagnie de tout ce petit monde que nous avons fait nos premiers pas dans le domaine de la culture en Nouvelle-Calédonie avec le festival Equinoxe dont nous avons assisté à la cérémonie d’ouverture sur la place des Cocotiers en centre-ville.
L’autre principale question qui se posait à nous était celle de la possibilité pour Solène et moi de poursuivre nos études en Calédonie. Le collège Baudoux et le lycée La Pérouse se dressent justement sur la colline surplombant Port Moselle, à 300 mètres de notre ponton, de ce côté-là, pas de problèmes… Quant aux études supérieures, nous avons reçu de très bons échos de la classe prépa scientifique du lycée Jules Garnier, et cela me permettra de rester encore deux ans avec le reste de la famille.

La saison avance, il nous serait de plus en plus difficile de négocier certains passages comme la mer Rouge, et surtout, l’idée de sprinter pour être en France en un an pour que j’y passe mon bac, et ce sans faire d’autres escales que celles à caractère administratives ou de ravitaillement, ne nous paraît guère conforme à notre vision du voyage que nous avons eu depuis notre départ. Il est finalement décidé que nous nous posons en Nouvelle-Calédonie qui nous a parue plus accueillante que la Polynésie française sous bien des aspects. Cela nous laissera le temps de voir nos copains qui viennent en avion en novembre et nous aurons peut être la chance de retrouver certains des anciens du Patagonia Net en pérégrination dans le Pacifique. D’ici là, Solène met les bouchées doubles au CNED pour passer avec une demi-année d’avance, le calendrier scolaire calédonien étant décalé, alors que je prends de très grandes vacances avant la rentrée de février. Une autre bonne raison de se poser !