Puerto Williams, le 03/02/2003

Il fait bon, ce matin, le vent n’est pas trop fort et nous allons en profiter pour retourner à Ushuaia, que nous avons quittée depuis déjà 4 semaines, le 6 janvier. Nous emmenons trois passagers avec nous, car il n’y a pas énormément de moyen pour traverser le canal Beagle.
Mais je vais quand même revenir en arrière, pour qu’on s’y retrouve un peu :
Après avoir quitté Puerto Harberton, bientôt suivis de Cloud Seven, nous avons navigué jusqu’à Puerto Almanza, où nous sommes passés à la capitainerie pour dire bonjour. Nous sommes repartis le lendemain pour Ushuaia où nous sommes arrivés sous la pluie et dans le brouillard, le 18 décembre. Nous y avons enfin installé les décorations de Noël, ce que nous avions toujours repoussé à cause des navigations.
Dans les jours qui ont suivi, nous avons joué les touristes pressés et essayé de voir et de faire tout ce qui était possible de voir et de faire avant le départ de Bruno : visite du musée de la marine, ancien bagne, balade en voiture et gastronomie patagonienne : asado (barbecue) de mouton et santollas (énormes araignées de mer succulentes). Nous avons finalement quitté Bruno, qui nous accompagnait depuis Mar del Plata, à l’aéroport, le 22 décembre. Deux jours plus tard, nous sommes repartis pour Puerto Harberton, où nous avons retrouvé nos amis de F’Murr, rencontrés à Santos et qui arrivaient tout juste de Mar del Plata. Nous avons passé Noël avec eux, moitié sur Constance moitié sur F’Murr. Nous sommes repartis de conserve pour Ushuaia le 26. Nous y avons passé des jours plutôt monotones puis nous sommes allés passer le réveillon dans un refuge au-dessus d’Ushuaia, au pied du glacier Le Martial, éclairés à la bougie et chauffé au poêle. Super !
Le dimanche 5 janvier, nous avons tiré les rois avec une famille française vivants dans un mini-bus.
Le lendemain, nous sommes partis pour Puerto Williams où nous sommes restés coincés 3 semaines à cause du moteur (de l’eau qui rentre dedans, on change tout, ça ne change rien, et finalement on s’aperçoit que l’eau rentrait par une pompe à eau mal montée !). Solène et moi en avons profité pour faire la connaissance des enfants français de tous les bateaux de charter, qui promènent les touristes. Solène y a fêté son anniversaire, le 22 janvier, avec tous ses nouveaux copains et copines.
Enfin, le 26 janvier, nous sommes partis pour passer le cap Horn. Nous avons fait une première étape à Puerto Toro où nous avons passé la nuit puis, le lendemain, nous sommes partis pour le Caleta Martial, dans l’archipel de l’île Horn.

Canal Beagle, le 03/02/2003

Ça y est, nous sommes partis pour Ushuaia.
Je continue donc notre voyage vers le Cap Horn :
Nous avons passé la nuit à l’ancre à Caleta Martial et nous sommes repartis tôt le lendemain en direction de l’île Horn. Il faisait un temps splendide, avec juste ce qu’il fallais de vent, et nous avons passé le Cap vers midi heure locale, d’est en ouest, ce qui est plutôt rare en raison des vents dominants d’ouest. Nous avions renoncé à débarquer sur l’île, non que le temps soit mauvais, au contraire, mais parce que nous nous étions dit qu’on passe l’île Horn mais ne s’y arrête pas. Nous avons donc continué notre route avec la pluie (à croire qu’il avait fait beau rien que pour que nous passions le Cap) vers Puerto Maxwell, qui porte bien son nom (Maximum Bien, en anglais) car il est très abrité de tous les vents. Nous avons porté des amarres à terre pour que le bateau ne tourne pas autour de son ancre, étant donné du peu de profondeur autour du mouillage (nous aurons normalement à répéter cette manœuvre dans quasiment tous les mouillages des canaux de Patagonie). Nous avons passé une nuit tranquille et le lendemain, le temps restant au beau fixe, nous sommes partis repasser le Cap, mais dans l’autre sens, le plus courant. Nous l’avons repassé vers la même heure que la veille et, cette fois, nous avons décidé de débarquer sur l’île. Nous avons mouillé dans une anse assez peu abritée et avons mis l’annexe à l’eau et avons débarqué sur la plage. Nous avons fait la connaissance du couple de gardiens qui habitaient dans une petite maison, à proximité du phare et d’une petite église. Ils nous ont tamponné nos passeports ainsi que le journal de bord d’un beau tampon représentant l’île Horn entourée de deux pingouins et qui certifiait notre passage sur cette île. Ensuite, nous sommes allés voir le monument représentant un albatros en honneur au marins perdus au alentour du Cap avant de rentrer au bateau, juste à temps car les vagues commençaient à bien entrer dans l’anse et l’embarquement à bord de l’annexe à été un peu acrobatique.
Nous sommes retournés à Puerto Maxwell en passant, cette fois si, de l’autre côté de l’île, sans passer le cap Horn. Nous y sommes restés3 jours et 2 nuits, du mercredi 29 janvier en fin d’après-midi au vendredi 31, en nous reposant, faisant de l’école, etc. Nous sommes finalement partis très tôt pour Puerto Toro, où nous sommes arrivés en fin d’après-midi, après avoir traversé la Bahia Nassau, qui sépare l’archipel de l’île Horn de la Terre de Feu. Finalement, nous sommes arrivés à Puerto Williams hier après avoir fait un arrêt à Puerto Eugenia, entre Puerto Toro et Puerto Williams.
Et voilà, nous sommes en vue d’Ushuaia, nous devrions y arriver dans 3 heures. Nous y allons juste pour envoyer les mails et faire les grandes courses avant de retourner à Puerto Williams pour y récupérer l’autorisation de naviguer dans les canaux de Patagonie jusqu’à Puerto Montt, très éloigné mais qui sera néanmoins notre prochaine ville, le labyrinthe d'îles que forment les canaux étant quasiment désert.

 
 

Ushuaia, nous y sommes !
Ushuaia, nous y sommes !

Noël avec les F'Murr
Noël avec les F'Murr

Le refuge au pied du glacier Le Martial
Le refuge au pied du glacier Le Martial

Le Micalvi, bateau-quai de Puerto Williams
Le Micalvi, bateau-quai de Puerto Williams

Joyeux anniversaire Solène !
Joyeux anniversaire Solène !

Dans le détroit de Magellan
Cap Horn une fois (d'est en ouest)...

Cap Horn deux fois...
Cap Horn deux fois (d'ouest en est)...

Vers le monument aux cap-horniers
Vers le monument aux cap-horniers