Puerto Montt, le 27/06/2004

Bonjour à tous !
Nous sommes à Puerto Montt, la dernière ville de notre périple en Amérique du Sud. Ce texte va vous raconter le voyage que nous avons fait pour y arriver. Mais si vous voulez savoir comment nous sommes allés d’Ushuaia à Puerto Natales, rendez-vous au texte précédent « Solène à Puerto Natales ».
Nous avons navigué de conserve avec deux autres bateaux amis de caletas en caletas, sous le mauvais temps. Mais le vent était bon et Constance avançait bon train. Un jour, alors que nous naviguions dans les canaux, nous avons entendu le meuglement d’une vache ! Nous étions encore à des jours de Puerto Eden. En plus, là-bas, on se nourrit plus généralement de poisson fumé et les vaches n’existent pas. Mystère !
Quelques jours plus tard, nous sommes arrivés à Puerto Eden. C’est un minuscule village de 250 habitants, complètement perdu dans les canaux, à des centaines de kilomètres de régions habitées. Un bateau venu de Puerto Montt apporte de temps en temps le nécessaire pour vivre. Le plus grand bâtiment du village est l’école, toute neuve, immense avec seulement 20 élèves! Ça m’a fait penser à la Bastille qui était gigantesque mais qui ne contenait que 7 prisonniers quand elle a été prise. Nous avons eu exceptionnellement du beau temps. L’humidité constante témoigne qu’il ne doit pas faire souvent soleil. Ce qui a de bien c’est qu’on ne mange pratiquement que du poisson fumé et je peux vous dire que c’est excellent ! Nous sommes allés chanter dans l’école et les enfants ont dansé la traditionnelle danse du Chili, la Cueca. Quelques jours plus tard, nous avons quitté Puerto Eden pour nous enfoncer de nouveau dans les canaux. La remontée s’est très bien passée avec toujours du beau temps ensoleillé. Presque chaque soir, en entrant dans une caleta pour la nuit, nous étions accueillis par des dauphins.
Le mauvais temps nous a coincés assez longtemps à Puerto Melinka, un endroit qui ne nous a pas spécialement plu. Finalement, nous avons réussi à aller à la caleta Momia où nous avons eu plusieurs orages. Des orages tous les jours ! Des pêcheurs qui passaient par-là nous ont donné deux espèces de crabes, une sorte d’araignée de mer et des crabes comme chez nous, et nous les avons cuits au feu de bois, le soir, sur la plage. C’était délicieux ! Mais nous avons dû revenir en hâte au bateau car un méchant orage se préparait et nous avons terminé les crabes bien au chaud et à l’abri.
Quelques jours plus tard, nous avons pu partir et avons traversé en plusieurs jours le golfe de Corcovado. Nous sommes alors arrivés à un village qui s’appelle Mechuque. Il faisait très mauvais temps et les rues étaient trempées et désertes. Nous sommes entrés dans un bar pour acheter du pain. On n’y voyait pas grand chose. Je distinguais de vagues formes d’hommes amassés devant une télévision éteinte. Pour compter nos pièces de monnaie, la patronne a dû amener une bougie. Elle nous a expliqué que le groupe électrogène ne fonctionnait qu´à partir de cinq heures du soir jusqu’à minuit. J’ai été contente de quitter Puerto Mechuque le lendemain pour aller à Quemchi. Vers la fin de la traversée, j’ai pris la barre. Nous sommes arrivés à Quemchi vers le soir et nous avons pu acheter du gas-oil pour le moteur. Deux jours plus tard, nous sommes arrivés à Puerto Montt, but de notre remontée des canaux.
Bon et bien voilà, je pense que je vais m’arrêter là.
Au revoir !
Solène

 
 


La caleta Jaime


Arrivée à Puerto Eden


Quelques maisons et des barques de pêcheurs jaunes


L'école de Puerto Eden


Les élèves dansent la cueca


Ici on marche sur des pontons, le sol est trop mouillé


Le Navimag, seul lien avec la civilisation