Nouméa, le 28/01/2006

Bonjour tout le monde!

Si vous avez bien lu notre journal sur Niue, alors, vous êtes parés pour connaître la suite de nos aventures.

Il faut que je vous parlent des projets futuristes que nous avions alors. Augustin allait bientôt devoir passer son baccalauréat, et il nous fallait donc nous trouver un endroit idéal où nous « poser », afin de régler ce problème. Et de plus, il fallait trouver du travail, histoire de remplir un peu la caisse de bord. Deux solutions se présentaient alors :soit nous arrêter en Nouvelle-Calédonie, qui fait partie de la France et qui se trouve au bout de l’océan Pacifique, prés de l’Australie, soit traverser en un an l’océan Indien, et revenir en Méditerranée en passant par la Mer Rouge, en tenant compte et des turbulences météorologiques qui se forment là-bas, et des conflits qui se déroulaient dans les pays voisins.
En dépit de ces risques, nous avions plutôt optés pour la 2e solution.

Pour cette raison, lorsque nous quittâmes Niue, nous ne nous accordâmes même pas un passage par les Tonga, ni par les Fidji, ni Vanuatu non plus. Nous mîmes le cap droit vers la Nouvelle-Calédonie, avec la promesse d’une navigation d’au moins plus d’une semaine.
Lorsque nous naviguons, notre vitesse avoisine souvent les 6 nœuds. Une bonne moyenne en somme, mais il arrive que le vent tombe, ou qu’on se chope un orage. C’est à ce moment-là que les moteurs interviennent, et nous tirent de ces périlleuses situations.
Bien décidée à ne plus me faire terrasser par le mal de mer, comme je l’avais fait vers Palmerston, j’entrepris de me bouger un maximum, car pour moi, le mal de mer réside au fait de rester à ne rien faire, allongé. Dans ce cas-là, on sent bien les mouvements du bateau et on a vite fait de se sentir mal. Pour cette raison, j’évitais le plus possible de rester à la même place, ce qui ne m’a quand même pas empêché de m’allonger, un livre entre les mains.
Tous les soirs, c’est l’heure du « net ». A cette heure-là, nous branchons notre radio B-L-U, et nous discutons avec les bateaux amis que nous connaissons ou que nous n’avons jamais rencontré. Lorsque la fréquence est bonne, il nous arrive d’entendre Annie et >Jackie, des amis qui vivent aux Gambier, à l’autre bout de l’océan, où encore Bannister, un bateau ami hollandais, qui est arrivé en Nouvelle-Zélande, bien plus au sud de la Nouvelle-Calédonie ! Notre séparation avec eux nous a tous attristés car jusqu’à là, nous n’avions fait que nous suivrent, depuis notre rencontre en Argentine !Un autre bateau ami français, Chloé, allait faire escale sur une île des Tonga, toute proche de notre itinéraire. « Venez nous rejoindrent ! » nous lancèrent-ils. Nous le fîmes donc de grand cœur et nous avons l’orgueil d’avoir noté le mot « Tonga » sur notre cahier de bord, où nous inscrivons toutes nos escales, avec l’heure, la météo etc…
Nous passâmes une très bonne soirée avec Chloé puis nous repartîmes le lendemain matin, après n’avoir passé qu’une nuit aux Tonga. Mais cette petite escale nous porta chance car à peine étions-nous partis qu’une de nos lignes se mit à s’agiter et que nous péchâmes une magnifique dorade coryphène de 6 kilos, qui allait assurer notre subsistance pour au moins un jour et demi !Nous passâmes entre deux volcans, dont l’un en activité, qui crachait une noire fumée. Puis les jours s’écoulèrent tranquillement, bercés par les vagues. Dans mon lit, je songeais avec tristesse aux jours à venir, où notre belle vie qui durait 5 ans allait bientôt se rompre, où tout allait changer…
Deux jours avant notre arrivée en >Nouvelle-Calédonie, nous passâmes au milieu d’un banc de barracudas indiqué sur la carte. La pêche fut moins fructueuse que je ne l’avais espéré, nous ne remontâmes que trois barracudas, dont un d’assez belle taille .
Cependant nous décidâmes de ne pas les manger car ils sont réputés pour être les seuls poissons du large pouvant être cigüaterrés. Nous avons donc reporté la salade tahitienne à plus tard.
Quelques jours plus tard, nous distinguons au loin une masse nuageuse trahissant la Nouvelle-Calédonie. Puis au bout de plusieurs heures, c’est une petite silhouette qui apparaît, silhouette que bientôt nous identifions :il s’agit de l’île des Pins, et nous constatons très vite qu’elle porte bien son nom. Le lagon de Nouvelle-Calédonie est réputé pour être le plus grand lagon du monde. Ce même lagon abrite bancs de corail, motus, îles et autres lagons plus petits. Et puis bien sûr il y a la Grande Terre, à ne pas confondre avec la Nouvelle-Calédonie.
Nous mouillons en face de l’île des Pins, devant un hôtel luxueux, peu après avoir péché un magnifique tazar qui nous fit balancer nos morceaux de barracudas par-dessus bord. Pauv’bêtes !

 
 


Une dorade coryphène pêchée à la traine


Une île-volcan aux Tonga


La côte proche créée du nuages, on y est presque


Et un joli cadeau de bienvenue !