Raiatea, le 30/08/2005

Nous avons vu les Desvino pour la dernière fois sur le quai de Fare, à Huahine, le 8 août, et nous avons levé l’ancre avec à notre bord Juliette et Nino. Nous avons fait un demi-tour de l’île et avons croisé des baleines. Au mouillage sur le côte ouest, peu de fond, plage, cocotiers, jolis patates de corail avec jolis poissons-clowns, bien sympa. Papa, Solène et moi, partis pêcher à la lampe sur le platier, avons même rapporté une cigale de mer, et vu des cônes, un poulpe, un poisson-dragon, bref super. Le lendemain, nous avons déposé nos hôtes à leur pension, avant de mettre le cap sur Raiatea. Nous avons mouillé vers 5 h 30 dans une baie de la côte ouest sous l’averse, et ce n’est que le lendemain que nous avons débarqué, et visité le plus grand marae (lieu religieux) de Polynésie, ainsi qu’une vanilleraie, avant de partir vers le motu Noa Noa, au sud de l’île. Nous avons mouillé dans une cuvette de 4 mètres de profondeur entourée de coraux. Nous avons profité le lendemain des fonds magnifiques, et tenter d’en faire de même des nombreux poissons, mais, peine perdue, les yeux ont été les seuls à se régaler.
Le lendemain 12, nous avons remonté toute la côte de Raiatea vers le nord et avons attrapé un corps mort au sud de Tahaa, son île sœur située dans le même lagon, devant un restaurant tenus par deux ancien bressans du même village que Papa, et que nous sommes donc allés saluer. “Anastasia”, que nous avions laissé à Tahiti, nous a bientôt rejoint.
Un coup de vent ayant été annoncé, nous sommes partis le jour suivant pour un mouillage plus au nord, au fond d’une baie. Mauvais calcul, le vent s’y engouffrait pile poil dans l’axe, nous avons donc levé l’ancre pour la baie suivante. Maman, Solène et moi sommes allés faire une balade à terre au milieu des vanilleraies.
Le lendemain, nous sommes allés mouiller devant le village de Patio, au nord de l’île, entre autre pour reconnaître les lieux afin d’y venir chercher en temps voulu mes cours du CNED. Dans l’après-midi, nous nous sommes trouvés une petite baie tranquille à un petit kilomètre du village. Solène et moi sommes partis faire un tour en kayak et avons rencontré deux garçons de 13 ans qui pêchaient sur un petit îlot. Rudy avait sa maison à quelques encablures de “Constance”, et son cousin Alex, le bras en écharpe (accident de … ski lors d’un séjour en … Nouvelle-Zélande !), était venu de Tahiti pour y passer les vacances.
Nous avons bien sympathisé et ils nous ont accompagnés le lendemain sur la piste qui traverse l’île jusqu’au village de Haamene. Au-dessus du village, nous avons laissé les parents faire le dernier kilomètre et rentrer en stop, et nous sommes revenus sur nos pas. Nous sommes arrivés les premiers, avons fait visiter le bateau à nos nouveaux amis puis au retour de parents nous sommes allés mouiller devant un motu du récif-barrière, et nous sommes baignés jusqu’au retour dans “notre” baie en fin de journée.
Nous sommes retournés sur le récif le jour suivant, Alex et Rudy nous ont fait visiter le motu qui appartenait à leur famille, puis nous sommes rentrés les déposer à terre avant de mettre le cap sur Uturoa, la capitale de Raiatea. Nous sommes arrivés après la tombée de la nuit et ce sont nos amis de “Bannister” qui nous ont guidés jusqu’au quai à l’aide d’une lampe et ont récupéré nos amarres. La soirée s’est terminé en leur compagnie dans le cockpit de “Constance”.
Le 18, nous sommes allés mouiller un peu plus au nord devant le port à sec où se trouvait déjà “Anastasia”, “Bannister” et, incroyable, le nouveau voilier de Sylvain, un copain que nous avions vu pour la dernière fois à Dakar ( !) et qui habitait alors à bord de “Mélanie B”, un petit bateau de 7 mètres.
Les jours suivants, nous avons suivi l’emploi du temps “escale technique” : courses, bricolages, achat d’un nouveau moteur hors-bord.... Le 23, Maman, Solène et moi avons traversé l’île d’ouest en est. Nous avons ainsi franchi la chaîne, passant à travers des forêts de feuillus, puis des forêts de pins, puis enfin le maquis d’altitude, broussailles parsemées de pandanus et autres arbustes. Nous avons pique-niqué au bord d’une rivière et nous sommes baignés dans les vasques creusées dans la pierre volcanique.
Le lendemain, nous sommes repartis vers Tahaa et Patio, avec une escale devant un motu à l’ouest de l’île pendant une nuit. Le 25 donc, nous avons retrouvé “notre” baie et avons vu Alex juste assez longtemps pour nous donner rendez-vous le jour suivant.
Pour mon anniversaire, nous avons assisté et participé pour Solène et moi au séchage des gousses de vanille dans une des rares maisons à le faire, habitée par un vieux couple très sympathique. Et l’après-midi, nous l’avons dignement fêté avec Alex et Rudy à l’aide de biscuits au chocolat et d’une bouteille de Fanta (en fait ils auraient voulu m’offrir un poussin à élever mais je n’ai pas accepté, vous imaginez un coq sur un bateau ?).
En parlant de coq, Papa, Solène et moi sommes partis le lendemain en stop pour Haamene pour y assister à des combats de ces volatiles. C’est a priori interdit mais tout le monde possède au moins un “champion”, Rudy le premier. Le voyage a été laborieux, il faut dire qu’il ne passait pas beaucoup de voitures ce samedi. Nous sommes finalement arrivés vers midi, avons acheté un déjeuner et mangé en regardant les coqs attachés au sol de la cour par un clou et une ficelle. Au signal, nous avons suivi tout le monde (facilement cinquante personnes) vers l’“arène”. Le spectacle fut assez barbare et bien difficile à suivre pour les non-initiés que nous étions. Les “supporters” par contre répondaient par des cris à chacun des mouvements de l’un ou l’autre des combattants, bref nous avons découvert une nouvelle facette totalement inconnue de la vie polynésienne. A grands coups d’ergots aiguisés au papier de verre et de becs, les adversaires finiraient par s’exterminer mutuellement si les combats n’étaient pas interrompus quand il est clair que l’un d’eux a le dessus ou quand au contraire l’affrontement semble devoir continuer indéfiniment jusqu’à la mort d’épuisement des deux coqs dont le niveau est égal.
Nous avons quitté la compagnie au bout de trois combats, considérant que nous en avions notre dose. Cette fois-ci nous eûmes plus de chance en stop, la première voiture qui s’arrêta fut aussi celle qui nous déposa devant le bateau.
Le jour suivant, Solène et moi nous sommes baignés avec Alex et Rudy depuis le grand quai de bois. Le soir, nous avons répété notre petit répertoire de chansons en prévision de la journée du lendemain.
Ce jour-là, nous avons commencé par ranger le bateau avant de débarquer vers 10 heures pour nous rendre à l’école de Patio. Nous avons chanté devant tous les enfants assis sous le préau puis les élèves de chaque classe se sont levés successivement pour interpréter leur chanson. Nous avons levé l’ancre dès notre retour à bord et sommes arrivés à Uturoa dans l’après-midi. Pendant la fin de la journée et pendant celle du lendemain, nous avons préparé le bateau, car la prochaine marina s’annonçait lointaine. Donc plein d’eau, de vivres, d’Internet et de bricolages. Pour le dernier soir passé à Raiatea, Papa, Solène et moi sommes montés jusqu’à l’antenne qui domine Uturoa, et avons admiré le coucher de soleil sur le lagon et sur Tahaa. Le lendemain matin, nous sommes partis pour Bora Bora, nous rapprochant de plus en plus de la fin de notre séjour en Polynésie.