Rapa Nui, le 02/03/2005

Finalement, ces quatorze jours de traversée, soit un jour de plus que notre ancien record, de Dakar à Fernando de Noronha, ne nous ont pas parus si longs. Nous n’avons pas été touchés par le mal de mer et avons su trouver des occupations, des puzzles au CNED (cours par correspondance) en passant par l’inévitable lecture. C’est ainsi que le mercredi 9 février nous avons vu l’île de Pâques sortir progressivement de derrière l’horizon. Nous sommes arrivés le long de la côte en fin d’après-midi, l’avons longée alors que la nuit tombait et c’est dans l’obscurité que nous avons mouillé l’ancre par vingt mètres de fond dans la baie de Hanga Roa, entre « Bannister » arrivé quelques jours avant nous et « La Boudeuse », un vieux gréement transformé en studio cinématographique ambulant. Papa en a profité pour s’entailler le doigt sur la chaîne, nous étions donc tous bien contents d’aller nous coucher vers 11 heures. Le lendemain, le premier aperçu de l’île n’était guère sympathique : la houle de nord ouest rentrait comme chez elle dans la baie et venait terminer son périple sur les récifs au pied du village de Hanga Roa, d’ailleurs le seul de l’île. Nous avons pu distinguer avec les jumelles quelques « moai » debout dans la bruine avant de lever le camp pour une autre baie mieux abritée. De là la situation paraissait plus clémente, et on pouvait envisager de se rendre à terre en annexe. Nous avons donc invité Paul et Fanny (voire la remontée des canaux) qui étaient en « vacances » sur l’île depuis déjà plus de deux semaines à venir nous rejoindre à bord. Les retrouvailles ont été chaleureuses, rapidement suivies par l’organisation des journées suivantes. Nous arrivions juste avant la fin de la Tapati Rapa Nui, la grande fête annuelle s’étalant sur deux semaines. Nous avons donc participé le lendemain et les jours suivants aux dernières festivités, notamment pour Solène et moi à un défilé en tenue traditionnelle, peints de la tête aux pieds. La fête ayant tendance à se terminer vers les deux heures du matin, nous avons dormi à terre chez la logeuse de Paul et Fanny. Le dernier spectacle se déroulait le 13 au soir, et nous sommes ensuite revenus à un rythme plus « classique », alliant repos, CNED, baignade et bricoles à faire en ville. Le 16, le vent ayant tourné, nous avons quitté notre mouillage de Vinapu tôt dans la matinée. En passant devant Hanga Roa, nous avons récupéré Paul, Fanny, Ana (leur logeuse), une de ses amies et son petit-fils, déposés à bord par une des « lanchas » pour plongeurs. Avec tout ce petit monde, nous avons navigué jusqu’à Anakena, une des deux seules plages de l’île, située sur la côte nord. Nous avons passé plusieurs jours mouillé devant ce lieu mythique où se dressent deux « ahu » avec leur « moai » respectifs, profitant du cadre et de l’eau claire et peu profonde. Mais le vent tournant au nord nous a délogé le 20 de ce joli mouillage, et nous sommes retournés à Hanga Vinapu. Le lendemain, nous sommes partis tôt pour un autre mouillage enchanteur, celui de Hanga Hotu Iti, devant lequel se dressent quinze « moai » qui, comme tous ceux situés le long de la côte, tournent le dos à la mer. De plus, la baie est située à une petite demi-heure de marche du Rano Raraku, le cratère où étaient taillées ces fameuses statues. Nous sommes donc allés à terre pour profiter de ces sites si spéciaux, et en avons profité pour aller saluer un compatriote installé depuis …ans sur l’île et qui ne pense plus retourner un jour en Europe. Les jours suivants commençaient déjà à sentir le départ. Le travail de CNED s’est intensifié pour envoyer le plus de devoir avant la traversée, les excursions en ville pour faire réparer deux-trois trucs, passer au cyber… se sont multipliées. Bannister a été le premier à partir, le 23. Le 27, ce sont Paul et Fanny qui sont rentrés sur Tahiti après une dernière balade pour visiter quelques-unes des nombreuses grottes au nord de Hanga Roa. Anastasia est parti le lendemain avec le vent de sud, alors que nous retournions à Anakena pour pouvoir faire les dernières courses depuis là-bas. Enfin, nous avons levé l’ancre le 2 mars au matin, et avons vu l’île s’estomper progressivement et disparaître derrière l’horizon, avec ses statues, ses pétroglyphes et ses mystères.

 
 


Avant le défilé, on se peint...


... on prépare les couronnes


Puis c'est parti, pour les grands...


... comme pour les petits


Le char de la Nicole


Et celui de la Vanessa


En route vers le Rano Raraku


Un moaï agenouillé