Puerto Natales, le 04/05/04

Si je ne me trompe pas, mon dernier « Journal de bord » remonte à un petit moment déjà, le 12 octobre 2003, c’est ça ? Il s’est donc passé pas mal de choses depuis cette date, entre Ushuaia et Puerto Natales, situé plus au nord sur la côte chilienne :

Après avoir passé une bonne période dans le sud, à faire des allers-retours entre le cap Horn, Puerto Williams, Ushuaia et les glaciers du Canal Beagle, le grand départ (ça faisait quand même plus d’un an que le bateau était dans la région) est finalement arrivé. Nous avons quitté Ushuaia le 19 mars et Puerto Williams le lendemain. On a revu presque tous nos copains de la région pour la dernière fois pendant ces deux jours, ce qui a eu pour conséquence un bon niveau larmométrique.

A bord nous accompagnaient Paul, un cousin de Maman, et sa femme Fanny, venus de Polynésie pour remonter avec nous jusqu’à Puerto Natales, situé au milieu des canaux chiliens. La pêche occupant la majeure partie de la vie polynésienne, ils avaient amené avec eux un filet de 50 mètres, bien décidé à se nourrir principalement de poissons et de fruits de mer pendant notre voyage.

La plupart des coquillages ont tout de suite été rayés de la liste à cause de la marée rouge, phénomène affectant les mollusques se nourrissant de particules en suspension dans l’eau et provoquant la mort.

Les premiers résultats de la pêche au filet n’ont pas été probants, se limitant à un poisson par essai. Nous avons donc changé notre méthode en immergeant notre filet plus profondément, et les résultats ont été beaucoup plus acceptables, notre record étant de 19 merlus en une nuit.

Mais revenons-en au voyage : nous avons été rattrapés le lendemain du départ par Stenfis, un bateau suisse-allemand avec deux enfants à bord. Nous avons navigué de conserve de caleta en puerto, de puerto en seno (c’est-à-dire, tout endroit abrité pour des voiliers de moins de 15 mètres) où nous nous arrêtions chaque nuit. Chaque soir, en arrivant au mouillage, il fallait mouiller l’ancre, porter des amarres aux arbres pour être en sécurité pour la nuit, puis aller poser le filet et le piège à centollas (vous savez, les grosses araignées de mer de la région) quelquefois assez loin du bateau pour avoir une profondeur acceptable. Le lendemain, il fallait tout ramener à bord avant de partir, ce qui exigeait de se lever au moins une heure d’avance.

Nous sommes finalement arrivés à Puerto Natales, la veille du jour ou Paul et Fanny devait prendre leur avion, timing juste bon (on a été bloqué en tout et pour tout 2 jours dans une caleta, ouf). Nos amis de Stenfis sont partis le lendemain, alors que nous allions rester plus d’un mois dans un puerto situé un peu au nord de cette capitale de province chilienne.

 
 

Caleta Brecknock
Constance bien amarré dans la caleta Brecknock

Les baleines du monde du bout du monde
Les baleines du monde du bout du monde

A poser le filet pour la nuit
A poser le filet pour la nuit !

19 merlus !
Et le résultat : 19 merlus !

Et pourquoi pas une petite centolla en prime
Et quelquefois une petite centolla

Dans le détroit de Magellan
Dans le détroit de Magellan